"La Vénus" en Arles, 15-25 mars 2015
"Venus", photographie plasticienne - épreuve unique, tirage sur papier art graphique Hahnemûhle 308 g 100x100
Histoire d'une image
L'histoire d'une oeuvre est souvent simultanément complexe et évidente. Lorsque Françoise Souchaud a lancé son projet d'exposition sur les Vénus, elle n'a naturellement pas pensé à me solliciter, le thème du nu féminin n'ayant pas une place fondamentale dans mon travail.
Pourtant, j'ai beaucoup travaillé dans les années 1990 sur des personnages mythologiques évoquant une déesse mère.
Lorsque, lors d'une discussion, nous avons évoqué ses nouveaux projets, l'idée d'une réalisation s'est très rapidement imposée à moi. J'ai immédiatement pensé à cette petite sculpture : "L'Ouragane", femme oiseau porteuse d'une force primitive et imposante, en dépit de sa petite taille.
Je ne peux penser à ces sculptures sans que me vienne en tête le "Sacre du printemps" de Stravinsky qui pour moi est la musique qui s'associe naturellement à ces personnages et à leur surfaces telluriques et volcaniques.
Ainsi que le faisait Medardo Rosso, artiste essentiel et méconnu de la fin du dix-neuvième siècle, je trouve l'exercice du portrait photographique de sculpture très riche. Ainsi que j'aime à le dire, mes sculptures sont "du rêve qui prend forme", une soudaine concrétisation spatiale et prégnante d'une abstraction poétique. Un nouveau passage à l'abstraction qu'est le regard photographique donne une nouvelle perspective à l'oeuvre.
J'ai donc réalisé des prises de vue à l'atelier, en lumière naturelle. Ensuite, comme à l'accoutumée, lecture des clichés, choix, puis développement minutieux du fichier brut sur Lightroom. Cette étape réalisée, import dans photoshop afin d'y réaliser les étapes de postproduction et de travail des incrustations de matières. En effet, je voulais intégrer les fibres d'un nid d'oiseau et travailler un fond de matière évoquant la matière de mes "Constellations". Ensuite, retour sous Lightroom pour les derniers ajustements et préparation du fichier pour l'impression.
Le fichier étant prêt, impression des épreuves d'essai avec mes profils personnalisés afin d'obtenir une épreuve d'artiste la plus proche de mon idée originelle et qui servira de bon à tirer pour le tireur. Les contrastes importants et les finesses de détails dans les parties sombres de l'image la rendaient complexe à traiter et nécessitaient un ajustement fin de l'image afin de conserver des noirs profonds sans compromettre la transparence des transitions.
Le tirage final de l'oeuvre devant être de grand format, il a fallu recourir à une prestation extérieure pour le tirage de l'épreuve originale. Je travaille avec l'atelier OOblik lorsque j'ai besoin de tirages photographiques offrant les garanties de pérennité et de qualité maximale.
Pour moi la qualité de la collaboration avec les personnes qui vont participer à l'élaboration de l'oeuvre est primordiale. Le tireur ne peut être qu'un technicien, il doit sentir l'image et percevoir finement les partis-pris artistques retenus lors de son élaboration. Il partage et relaie l'émotion qui accompagne l'oeuvre dans toutes les phases de son élaboration.
Lecture commune avec Marc de l'image et tests de tirage. Lorsque nous sommes calés : tirage de l'épreuve en haute définition sur le traceur de l'atelier OOblik sur le magnifique papier pur chiffon, contrecollage de la photgraphie par Claire et encadrement blanc pour faire ressortir l'image.
Fin 2014, la photographie existe.
15 au 25 mars. L'exposition sera ensuite présentée à Lyon à l'automne 2015 puis à Lille.
Je suis heureux que mon image prenne la route au côtés d'oeuvres d'artistes dont j'apprécie le travail, notamment Pierre Dessons, Jörg Hermle, Abraham Haddad, Martine Bligny... J'espère qu'elle saura créer l'émotion et trouver le ou la passionnée qui l'adoptera.
Le catalogue virtuel de l'exposition
En savoir plus sur le projet "Vénus éternelle"
Vues de l'exposition "Vénus éternelle" à Arles, Hôtel-Dieu Espace Van Gogh